Exploration paraclinique

Exploration biologique

  1. Bilirubine
  • Bilirubine totale et fractionnée :
    • En cas d’obstruction biliaire, la bilirubine s’accumule dans le sang en raison de l’incapacité de l’éliminer par les voies biliaires. On mesure la bilirubine totale et ses fractions (libre et conjuguée). Une augmentation de la bilirubine conjuguée (directe) est typique des obstructions biliaires [34].
  1. Phosphatases alcalines (PAL)
  • Les PAL sont des enzymes principalement présentes dans les voies biliaires. En cas d’obstruction, leur libération dans le sang augmente considérablement.
  • Une élévation marquée des phosphatases alcalines est un signe caractéristique de cholestase obstructive, souvent associée à d’autres marqueurs cholestatiques [35].
  1. Gamma-glutamyl transférase (GGT)
  • La GGT est un autre marqueur hépatique, plus sensible que les PAL, utilisé pour évaluer l’atteinte biliaire.
  • L’élévation de la GGT accompagne généralement celle des PAL dans les obstructions biliaires. [35]
  1. Transaminases (ALAT et ASAT)
  • Les aminotransférases (ALAT et ASAT) sont des marqueurs de la fonction hépatique. Leur élévation est moins marquée dans les obstructions biliaires que dans les atteintes hépatiques parenchymateuses, mais elles peuvent s’élever en cas de cholangite aiguë.
  • Une légère élévation des ALAT/ASAT peut être observée dans les obstructions biliaires, mais leur niveau n’est généralement pas aussi élevé que dans les hépatites [35].
  1. Albumine et protéines totales
  • Les niveaux d’albumine peuvent diminuer dans les obstructions biliaires chroniques ou les pathologies hépatiques graves. L’albumine reflète la capacité de synthèse hépatique.
  • Une diminution de l’albumine peut indiquer une maladie hépatique avancée ou une cholestase chronique prolongée [35].
  1. Facteurs de coagulation (TP, INR)
  • En cas de cholestase prolongée, la synthèse des facteurs de coagulation par le foie est compromise, notamment en raison de la malabsorption des vitamines liposolubles (comme la vitamine K).
  • Un allongement du temps de prothrombine (TP) ou une augmentation de l’INR est un signe de dysfonctionnement hépatique sévère ou de cholestase prolongée [36].
  1. Lipides
  • Une augmentation des lipides, notamment du cholestérol, peut être observée dans les cas de cholestase obstructive. La rétention des acides biliaires perturbe le métabolisme lipidique.
  • Un taux élevé de cholestérol et parfois de triglycérides peut être observé dans les obstructions biliaires [37].
  1. Sels biliaires sériques
  • En cas d’obstruction biliaire, les sels biliaires s’accumulent dans le sang, et leur dosage peut aider à évaluer la cholestase. Des taux élevés de BA dans le sérum, à jeun et/ou 2 h après la prise de nourriture, sont des indicateurs sensibles mais non spécifiques de dysfonctionnement hépatobiliaire. Les paramètres discutés dans ce chapitre ne fournissent pas d’informations supplémentaires cliniquement pertinentes. Des taux élevés d’acides biliaires élevés ne permettent pas de distinguer les lésions hépatiques nécro-inflammatoires et cholestatiques [35].

Exploration radiologique

Parmi les étiologies courantes, l’imagerie est particulièrement utile en cas de suspicion de cirrhose sous-jacente ou d’obstruction du canal cholédoque (CDB). Elle permet de visualiser les modifications morphologiques du foie liées à la cirrhose ainsi que les signes d’hypertension portale. En cas d’obstruction du CDB, elle aide à évaluer la dilatation des voies biliaires et à identifier la cause potentielle de l’obstruction.

  • Échographie abdominale [38] :

L’échographie abdominale se concentre sur l’imagerie des structures abdominales supérieures telles que le foie, la vésicule biliaire, le canal cholédoque (CBD) et les parties du pancréas non masquées par les gaz intestinaux. Elle est particulièrement utile pour détecter la cirrhose et la dilatation des voies biliaires intra- et extra-hépatiques lors d’une présentation initiale d’ictère. Pour l’obstruction biliaire, l’échographie montre une sensibilité et une spécificité variables (32 % à 100 % et 71 % à 97 % respectivement), mais l’étiologie de l’obstruction n’est pas toujours identifiable. Les calculs du canal cholédoque sont moins bien détectés que ceux de la vésicule biliaire, avec une sensibilité de 22,5 % à 75 %. Cette sensibilité peut être améliorée (70 % à 86 %) en utilisant l’imagerie harmonique des tissus combinée à l’élévation de la bilirubine, un âge supérieur à 55 ans et une dilatation du canal cholédoque entre 6 et 10 mm. L’échographie est recommandée par de nombreuses organisations, dont l’American College of Gastroenterology, comme test diagnostique initial en cas de suspicion d’obstruction du canal cholédoque.

Figure (13) : échographie abdominale montrant une lithiase de la voie biliaire principale [39].

Figure (14) : échographie abdominale en coupe transversale d’un calcul dans la voie biliaire principale [39].

  • Scanner abdominal :

Le scan (CT) est une modalité non invasive qui permet d’obtenir rapidement des images. Le scanner avec injection de contraste est généralement utilisé pour imager les patients atteints d’ictère, car le scanner sans contraste est peu utile pour en identifier la cause. Le scanner avec contraste est très sensible (74 % à 96 %) et spécifique (90 % à 94 %) pour détecter une obstruction biliaire.

Chez les patients présentant une obstruction biliaire aiguë et des conditions compliquées suspectées, comme la cholangite, la cholécystite ou la pancréatite, le scanner abdominal avec contraste après injection intraveineuse est utile pour définir le niveau de l’obstruction, la cause probable et les complications associées. Il n’est généralement pas nécessaire d’effectuer un scanner sans puis avec contraste intraveineux pour l’évaluation, car un seul scanner post-contraste permet souvent de poser le meilleur diagnostic. Le scanner peut détecter des calculs biliaires partiellement ou totalement calcifiés, mais il est peu sensible pour les calculs de bilirubinate ou de cholestérol. Environ 80 % des calculs biliaires ne sont pas radio-opaques [38].

Figure (15) : TDM abdominale montrant un calcul cholédocien [38].

Figure (16) : Scanner abdominal montrant un calcul cholédocien [40].

 

  • Échographie endoscopique abdominale :

L’échographie endoscopique est une nouvelle modalité peu invasive pour l’imagerie du système pancréatico-biliaire. L’échographie endoscopique  intègre un échoendoscope pour l’imagerie de l’arbre biliaire. biliaire. L’examen biliaire est réalisé en traçant le canal biliaire depuis le hile du foie en passant par le bulbe et l’apex duodénal après avoir obtenu une longue vue du canal à côté du canal pancréatique et de la veine porte (le signe de la pile). Il est également possible d’obtenir une vue endoscopique de l’ampoule et une vue échographique de l’ampoule et de la tête du pancréas, du tissu périductal et de la vésicule biliaire. Cet examen peut être réalisé soit avec un échoendoscope radial (imagerie dans un plan de balayage perpendiculaire à l’axe du scope), soit avec un échoendoscope à réseau linéaire (imagerie dans un plan le long de l’axe du scope) ; ce dernier permet des interventions invasives telles que l’aspiration à l’aiguille fine (FNA).[41]

Figure (17) : échographie endoscopique montrant un épaississement de paroi de la vésicule biliaire [41].

Figure (18) : échographie endoscopique radiale montrant une lithiase de 2,5 mm du canal hépatique commun accompagnée avec des cônes d’ombre multiples suspectant un empierrement cholédocien [41].

  • CPRE (cholangio-pancréatographie rétrograde) :

 La CPRE est très sensible pour la détection des calculs du canal biliaire. Cependant, en tant que procédure interventionnelle, la CPRE présente un risque de complications majeures (pancréatite, cholangite, hémorragie et perforation), avec un risque de mortalité de 0,4 % (11 sur 2 769. La principale indication de la CPRE reste la prise en charge des calculs du CBD, qui peuvent être éliminés par balayage du canal au moyen d’un ballonnet dans 80 à 95 % des cas. Pour les calculs d’une taille supérieure à 15 mm, la CPRE seule ne permet souvent pas d’extraire le calcul. Le recours à d’autres techniques endoscopiques avancées est nécessaire [42].

Figure (19) : CPRE montrant un calcul dans le canal cholédoque [42].

Commentaire : Patient post-cholecystectomie presentant un arrêt a un 1,3cm de la bifurcation du canal hépatique avec dilatation des VBIH classé E2.

Commentaire : Dilatation du canal de Wirsung avec des calculs intra-canalaire associée à des ramifications secondaire en séquence T2 coronal pondérée.

Commentaire : Arrêt progressif effilé avec dilatation en amont sans processus lésionnel évoquant a priori un dysfonctionnement du sphincter d’Oddi.

Commentaire : Epaississement de la paroi duodénal associé à un processus ampullaire.

Commentaire : Importante dilatation des voies intra-hépatiques en amont d’un processus lésionnel perihilaire.

Commentaire : Importante dilatation des voies biliaires intra hépatiques en amont d’un processus lésionnel hilaire, d’allure tumoral classée Bismuth 4.

Commentaire : Un ganglion lymphatique modérément élargie adjacente à la veine porte (flèche) est hyperintense à une valeur b faible et élevée et présente une valeur ADC faible (0,98 9 10-3 mm2 ) [72].

Commentaire : Calcul en hyposignal T2 enclavé en infidibilum avec dilatation des voies biliaires extra et inta-hépatiques.

Commentaire : Lithiasique du bas cholédoque avec dilatation des voies en amont.

Commentaire : Lithiase bas du cholédoque avec une légère dilatation des voies en amont.

Commentaire : Calcul en hyposignal provoquant une dilatation du canal cholédoque

Commentaire : Calcul du bas cholédoque associé à des calculs du canal cystique et de la vésicule biliaire avec dilatation des voies biliaires en amont.

Commentaire : Calcul du bas cholédoque et sludge biliaire avec une dilatation des voies en amont.

Commentaire : Lithiase en hyposignal T1 avec dilatation en amont du cholédoque.